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Pharmaciens célèbres ou inconnus de la Société de Pharmacie de Paris (1900-1919)

Nous poursuivons notre exploration des dossiers de candidatures à la Société de pharmacie de Paris, cette fois-ci sur la période 1900 à 1919.

En 1900, Collin, rapporteur du Comité qui étudie les candidats à la Société de Pharmacie de Paris, donne son avis sur 4 candidats :

Le premier d’entre eux est M. Fernand Jadin (1862-1944), de Montpellier qui avait envoyé sa candidature en mars 1898, soutenue par Planchon et Bourquelot. Il était pharmacien de 1ère classe, licencié ès-Sciences Physiques, pharmacien supérieur et agrégé des Écoles supérieures de Pharmacie, Pharmacien chef des hôpitaux de Montpellier, membre de la Commission d’organisation du Congrès de Pharmacie. Il avait rempli plusieurs fonctions universitaires : préparateur de botanique à la Faculté des Sciences de Montpellier, Chef des Travaux pratiques d’histoire naturelle à la Faculté des Sciences et à l’École de Pharmacie de Montpellier. En 1898, il était chargé du cours d’hydrologie et de minéralogie puis du cours de Pharmacie à l’École de Pharmacie de Montpellier. Jadin avait également été chargé d’une mission scientifique aux iles Mascareignes. Le rapporteur précise que Jadin était l’auteur de 34 mémoires « sur des sujets qui embrassent toutes les branches des sciences pharmacologiques », en particulier un travail sur les organes sécréteurs des végétaux ainsi que des recherches sur l’anatomie des Térébinthacées. Sa thèse d’agrégation avait porté sur le siège des principes médicamenteux dans les végétaux. Il avait enfin présenté à la Société de Pharmacie de Paris en 1999 un précis d’hydrologie et de minéralogie. Il était également indiqué que Jadin, utilisant son séjour dans la région vinicole, s’était occupé « des diverses affections bactériennes qui attaquent la vigne et notamment de la chlorose et de la gommose bacillaire de cette plante ». A la suite de ce rapport, Jadin a été élu membre correspondant en 1900.

Après son élection, Jadin va poursuivre ses publications dans le Journal de Pharmacie et de chimie. On trouve aussi rapportés certaines conférences qu’il donne en France. La première, en 1910, est intitulée « La Française et son accès aux grades de l’enseignement supérieure ». Il y invite à accepter les femmes dans les études supérieures. Il conclut « Et puis, Messieurs, si malgré tout, vous ne voulez pas de Françaises féministes, la solution est simple et vous l’avez en mains : épousez-les »[i]. La même année, il fait une conférence à l’Union des femmes de France à Montpellier sur la Pharmacie d’autrefois et celle d’aujourd’hui. Il y met en valeur « le pharmacien, intelligent et droit, respectueux du passé, ouvert aux progrès scientifiques, qui, sans négliger ses intérêts commerciaux, accepte rigoureusement les devoirs de sa tâche, et qui sait à la fois tenir en sa main le flambeau de la science et la fleur de la modestie.[ii] »

Il adhère dès sa création à la Société d’histoire de la pharmacie, ce qui lui vaudra un article de E. Collard dans notre Revue en 1963[iii]. On y apprend qu’après la première guerre mondiale « il lui fut demandé d’aller à Strasbourg comme professeur et comme directeur de l’École supérieure de pharmacie qui devait remplacer celle supprimée en 1871 par les occupants. On comprend qu’il ait pu hésiter à quitter Montpellier, ville où il vivait depuis plus de quarante ans et à l’université de laquelle il appartenait depuis trente ans. La tâche à accomplir lui fit accepter ces fonctions. »

Le second candidat présenté par Collin en 1900 est M. Auguste Malbot, soutenu par Burcker (président de la Société de Pharmacie de Paris en 1893) et Georges. Né à Noisy-les-Bains en Algérie le 9 mai 1873, il était pharmacien de 1ère classe, licencié ès-Sciences Physiques et ès-Sciences Naturelles.

Il avait publié plusieurs articles, principalement de chimie. Malbot avait profité de son séjour en Algérie pour y étudier les vins locaux, comme par exemple le pouvoir rotatoire des mouts de raisin et aussi des vins mannités : il a étudié les causes de la présence de mannite dans le vin et a indiqué le moyen le doser, ce qui fut l’objet de sa thèse à l’École de Pharmacie de Montpellier. Il présenta à l’Académie des Sciences une note sur les phosphates d’Algérie. Par ailleurs, il publia plusieurs rapports dans le bulletin de la Société d’Agriculture de Constantine sur la Chimie agricole : sur la vinification et les traitements anti-phylloxériques par un nouveau dérivé du sulfure de carbone. Malbot sera effectivement élu membre correspondant en 1900.

Son dossier ne mentionne pas ses activités professionnelles mais on peut supposer qu’il était pharmacien d’officine en Algérie. Il décéda le 26 octobre 1944.

Un troisième candidat, élu en 1900, est présenté par Collin : Victor Dupain (1857-1940), est né à La Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres), a fait ses études de pharmacie à Paris, obtenu son diplôme en 1884 et s’est installé comme pharmacien d’Officine dans sa ville natale. Membre de la Société Mycologique en 1892, il y fut très actif en envoyant souvent des champignons de sa région. Son dossier de candidature est soutenu par Bourquelot et Prunier. A cette époque, il avait publié plusieurs articles scientifiques : 1°) Note sur un ca d’empoisonnement déterminé par l’Amanita Pantherina ; 2°) Note sur un autre cas d’empoisonnement déterminé par l’A. Pantherina. Ces deux notes sont paru dans le bulletin de la société mycologique ; 3°)Note sur un certain nombre de bolets récoltés dans les environs de La Mothe-Saint-Héray (Bulletin de la Société botanique des deux Sèvres en1893) ; 4°) Note sur un certain nombre d’agaricinées récoltées dans les mêmes parages ; 5°) Influence de la sécheresse, de l’humidité et de la chaleur sur la végétation des champignons ; 6°) Les principaux champignons comestibles et vénéneux croissant dans le département des Deux-Sèvres.

Le rapporteur commente : « Si ces travaux n’ont pas l’importance numérique et scientifiques de ceux produits par les deux candidats précédents, on ne peut tout au moins contester leur utilité pratique. Les pharmaciens qui se livrent aux recherches mycologiques ne contribuent pas seulement à enrichir la géographie botanique de données nouvelles sur la flore de leur région. Ils font encore œuvre doublement humanitaire en appelant l’attention sur les espèces comestibles que la classe pauvre peut récolter pour sa nourriture ou pour en tirer quelque profit et en prévenant chaque année un certain nombre d’empoisonnements par l’indication des espèces vénéneuses. Plusieurs de nos confrères de province et notamment l’un de nos membres correspondants qui se sont spécialisés dans cette branche de la science y ont acquis une compétence tout à fait spéciale et une notoriété qui s’étend bien au-delà de nos frontières[1]. On ne saurait donc trop encourager les jeunes praticiens qui utilisent ainsi les loisirs que leur laisse leur profession et c’est à ce titre que nous vous proposons d’accueillir favorablement la demande de M. Dupain. »

Victor Dupain s’est éteint le 15 février 1940 à La Mothe-Saint-Héray.

Enfin, le dernier candidat présenté par Collin en 1900 est un pharmacien étranger qui sera élu membre correspondant étranger cette année-là. Il s’agit de M. Joseph Khouri (1874-1904), né d’une famille libanaise et né à Alexandrie (Egypte) le 21 février 1874, il fit ses études en France.  Il avait commencé ses études pharmaceutiques à l’Université française de Beyrouth et les a poursuivis à l’École de pharmacie de Montpellier « où il a obtenu une mention très honorable au concours de 3ème année et le premier prix au concours des travaux pratiques de 3ème année ». Il termina ses études à Paris où il obtint son diplôme de pharmacien de 1ère classe en 1898 avec une thèse intitulée « l’étude chimique et toxicologique des feuilles de Goyavier (Psidium g. pomiferum) qui sont grandement appréciées dans la thérapeutique coloniale ». 

Installé pharmacien à Alexandrie, M. Khouri y crée un laboratoire où il mène des travaux publiés en France ou communiqué lors de Congrès internationaux de Médecine (Le Caire, 1902 et 1918), de Pharmacie (Paris, 1900), de Chimie appliquée (Rome, 1906), ou d’Hygiène  (Bruxelles, 1910).  En 1919, il avait présenté à Paris, comme sujet de thèse de doctorat en pharmacie un « essai d’urologie pathologique des pays chauds ». Il était aussi expert près les Tribunaux mixtes de la ville d’Alexandrie. Il avait publié plusieurs travaux présentés dans son dossier de candidature : « 1°) Etude chimique et microscopique d’un liquide chyleux extrait de la plèvre ; 2°) La tuberculose en Egypte et sa prophylaxie ; 3°) Mémoire sur les principaux tabacs d’Orient. Leurs caractères microscopiques et les moyens de reconnaitre les feuilles qui servent ordinairement en Egypte à falsifier le tabac.

Dans ce dernier, l’auteur dose au moyen du procédé de Keller la quantité de nicotine qui existe habituellement dans les divers tabacs d’Orient, puis il indique les falsifications assez fréquentes qu’on fait subir à ces produits. Les falsifications consistent principalement dans la substitution de feuilles étrangères parmi lesquelles il faut plus spécialement citer les feuilles de Chicorée, de Colocase, de Bananier. Après avoir décrit les particularités anatomiques qui distinguent les feuilles de tabac, M. Khouri signale celles qui caractérisent les diverses feuilles que je viens de citer : Il trouve dans la disposition et la forme des cellules épidermiques et des cristaux, des éléments de détermination assez constants et assez précis pour constater sûrement la fraude. » Le rapporteur ajoute : « Le leben est un lait caillé et fermenté qui fait partie de l’alimentation quotidienne des Orientaux. Le produit n’avait pas jusqu’à présent été examiné au point de vue bactériologique. M. Khouri a entrepris d’en faire l’étude microbiologique. Il a isolé de ce produit un certain nombre de microorganismes (bacilles, cocus, levures) qui y existent constamment et a entrepris de déterminer le rôle de chacun de ces organismes vivants dans l’acte total de la fermentation ainsi que dans la coagulation de la Caséine…. ».

Il étudia tout spécialement par la suite l’acide oxalique urinaire et sanguin, pour lequel il décrivit « une délicate méthode de dosage à l’état d’oxalate d’urée en en déduisit une ingénieuses théorie quant aux relations possibles entre l’urémie et l’oxalémie »[iv].

Joseph Khouri sera élu membre correspondant de l’Académie nationale de médecine, en 1929 et était aussi membre de la Société chimique de France, membre des Sociétés de Pathologie exotique, de Chimie biologique, de Médecine d’Hygiène coloniale de Marseille et des Sciences médicales et biologiques de Montpellier, etc. Il reçut la médaille d’Officier de l’Instruction Publique, la médaille de la Reconnaissance française, et plus tard la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur. Malheureusement contraint pour des raisons politiques de quitter brusquement l’Égypte en 1963, Joseph Khouri, après un court séjour au Liban, décéda à Lausanne le 18 janvier 1964.

Le 1er avril 1904, Eugène Thibault est le rapporteur pour les candidatures de membres correspondants étrangers. Il propose en premier M. Thomas Howel William Idris, « Chemist & Druggist » à Londres. Est ensuite proposé le nom de Samuel Ralph Atkins, « pharmaceutical Chemist » à Salisbury (UK). Aucun détail n’est donné sur ces deux futurs membres sinon qu’ils ont participé aux manifestations du centenaire de la Société de Pharmacie (en 1903 donc). D’autres candidats sont proposés : M. Horatio C. Wood, professeur à l’Université de Philadelphie, M. Henry Kraemer, également de Philadelphie, et M. François B. Reyes de Buenos Aire (Argentine).

Thomas Howel William Idris (1842 – 1925) est né à Vallen, dans le Pembrokeshire, d’un fermier baptiste de langue galloise[v]. Dès l’âge de douze ans, il entre en apprentissage chez un chimiste d’Ebbw Vale. Williams émigre à Londres en 1863 et travaille pour une société de chimistes. Rapidement, il s’est mis à son compte et a ouvert une pharmacie sur Seven Sisters Road. C’est là qu’il introduit des boissons non alcoolisées sous la marque Idris, du nom d’une montagne galloise. Les fabricants de l’époque produisaient souvent des boissons non alcoolisées, censées avoir des vertus médicales. Le Ginger ale, le Coca-Cola et le Dr Pepper ont tous été créés par des chimistes. Le secteur des boissons non alcoolisées étant florissant, Williams se sépare de sa pharmacie et fonde Idris & Co, fabricant de boissons non alcoolisées, sur Pratt Street, à Camden Town, à partir de 1875. Idris & Co a été constituée en société en 1892 avec un capital nominal de 100 000 livres sterling. L’entreprise était l’un des plus grands fabricants de boissons non alcoolisées au monde.

Williams a ajouté Idris à son nom de famille par acte notarié en 1893. Sur le plan politique, T H W Idris était un radical et un progressiste. En 1902, il invite des représentants de la Fédération sociale-démocrate et de la Ligue démocratique nationale à inspecter sa masse salariale. Ils déclarent qu’Idris & Co paie les salaires les plus élevés du secteur, que les travailleurs retraités reçoivent des pensions et que le système de participation aux bénéfices a permis de distribuer des milliers de livres au personnel. Idris a été maire de St Pancras en 1904-1905. Il est député libéral du Flintshire de 1906 à 1910. Thomas Howell Williams Idris meurt en 1925 avec un patrimoine évalué à 30 317 livres sterling. Son fils, Walter Howell Williams Idris (1875 – 1939), lui succède au poste de président.

Samuel Ralph Atkins (1829–1919), “pharmaceutical chemist” avait été Vice-Président de Pharmaceutical Society (1892), Trésorier (1899–1903), puis Président (1903).

Horatio C. Wood (1841-1920) était professeur à l’Université de Philadelphie, membre de la Commission de révision de la Pharmacopée des Etats-Unis. Il avait également pris une part active à la Conférence Internationale de Pharmacie de Bruxelles « où les délégués français ont pu apprécier sa compétence professionnelle ».

Né en 1841 à Philadelphie, c’est dans sa ville natale qu’il fit ses études et obtint ses diplômes, et c’est là qu’il fut nommé en 1866 professeur de botanique, titre auquel vint s’ajouter, en 1876, celui de professeur de matière médicale et de pharmacie. Horatio C Wood écrivit de nombreux articles, notamment sur le chanvre américain (Cannabis Satira) dont il fut le premier à étudier les propriétés thérapeutiques. Il publia successivement quatre revues très importantes New Remedies (1870-73), Philadelphia Medical Times (1873-80), Therapeutic Gazette (1884-90), United States Dispensatory (1893-1907).[vi]

Henry Kraemer (1868-1924), quant à lui, était professeur de Botanique et de Pharmacognosie, et directeur du laboratoire d’études microscopiques au Collège de Pharmacie de Philadalphie. Il était également membre de la Commission de révision de la Pharmacopée des Etats-Unis et l’éditeur de l’American Journal of Pharmacy de 1899 à 1917.  Il est né à Philadelphie, en Pennsylvanie. Après ses études au collège Girard jusqu’en 1833, il devient apprenti chez le pharmacien Clement Lowe pendant cinq ans et obtient un diplôme d’études supérieures au Philadelphia College of Pharmacy en 1889. En 1890, il enseigne le Matière médicale au College of Pharmacy de la ville de New York, tout en étudiant la botanique au Barnard College. En 1895, il obtient une licence de philosophie à l’école des mines de l’université de Columbia et se rend en Allemagne où il obtient un doctorat de l’université de Marburg sous la direction d’Arthur Mayer avec une thèse sur la Viola tricolor intitulée « Viola tricolor L., relation morphologique, anatomique et biologique). Il retourne au Philadelphia College of Pharmacy où il devient professeur de botanique et de pharmacognosie jusqu’en 1917, année où il rejoint l’université du Michigan avant de prendre sa retraite au bout de trois ans.

Il s’intéresse également au rôle des métaux en tant qu’agents bactéricides. Il était membre de plusieurs organisations, dont le Torrey Botanical Club et la Botanical Society of America, et membre honoraire des sociétés pharmaceutiques de Grande-Bretagne et de France. Sa plus grande contribution a été « A Text-book of Botany and Pharmacognosy », publié pour la première fois en 1902 et qui a connu trois éditions jusqu’en 1910. En 1915, il a écrit l’ouvrage Pharmacognosie scientifique et appliquée à l’usage des étudiants en pharmacie et des pharmaciens en exercice, des analystes des aliments et des médicaments et des pharmacologues[vii].

François B. Reyes était professeur à l’Université de Buenos Aires mais était venu à Paris pour acquérir de nouveaux titres universitaires. Il avait passé en 1903 une thèse « sur quelques cétones dérivées du Métacymène », ce qui lui a valu le titre de docteur de l’Université de Paris. Il était par ailleurs pharmacien militaire en Argentine.

Concernant les pharmaciens correspondants nationaux, Thibault évoque trois candidats : M. B. Hébert, M. Baldy et la Pharmacien-major Evesque.

B. Hébert était pharmacien à St Lo dans la Manche, docteur de l’Université de Paris, lauréat de la Faculté de Pharmacie de Paris en 1903 (médaille d’argent). Sa thèse avait porté sur les préparations officinales des Loganiacées. Il avait également réalisé en 1902 un travail sur le dosage des alcaloïdes dans l’extrait de noix vomique, publié dans la Journal de Pharmacie et de Chimie.  Nous n’avons pas d’autres informations à son sujet.

M. Frédéric, Marie Baldy (1868-1927) né le 19 décembre 1868 à Pézenas (Hérault) était pharmacien, docteur de l’Université de Montpellier, pharmacien chef des hôpitaux de Castres depuis 1902 après avoir tenu des fonctions de préparateur ou chef de travaux pratiques à l’École de Montpellier de 1885 à 1890 et professé la pharmacie et la matière médicale de 1890 à 1895 à la Faculté française de médecine de Beyrouth (en Syrie à l’époque). Il avait publié, nous dit le rapporteur, une étude sur le point de fusion et de solidification des corps gras (Montpellier, 1887) et une thèse (Des essais des aluminiums industriels et des métaux solubles dans l’acide chlorhydrique (Montpellier 1900).

On sait par ailleurs que Baldy était l’un des créateurs du syndicat des pharmaciens du Tarn, et devenu son président pendant près de 20 ans. Il fut délégué à ce titre au Conseil d’administration de l’Association générale en 1911, pendant 16 ans, où il avait le rôle d’administrateur de la Nationale-Règlementation.  Il était devenu maire de Castres pendant la guerre de 1914-18 (élu le 17 novembre 1914) « au moment où cette fonction était surtout difficile à remplir et où elle devait l’être surtout pour lui, par suite du surcroît de travail et de responsabilités qui lui étaient imposés par ses obligations militaires : à la fin de son mandat, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur »[viii]. Il fut par ailleurs l’un des premiers membre de la Société d’histoire de la pharmacie en 1913. Il était aussi adepte de la photographie. A sa mort en 1927, on peut lire dans son éloge qu’il fut un défenseur ardent de la probité professionnelle. Il a été de ceux qui ont éloigné le mercantilisme qui tentait de se glisser dans nos officines. Il a voulu que la pharmacie conservât son caractère de droiture, de dignité et d’humanité. Il l’a voulu pour l’honneur de notre corporation et pour le bien de tous ».

Le Pharmacien-major Emile-Paul Evesque (1859-1927) est né à Arras, le 15 avril 1859. Aide-major et major de 2ème classe aux hôpitaux des divisions d’Alger et de Constantine ; major de 1ère classe, le 8 juillet 1904 à Lyon, puis admis à la retraite en 1908. Il était docteur en pharmacie (1900), correspondant de la Société de Pharmacie de Paris (1904) et chevalier (1900, en qualité de pharmacien militaire à l’hôpital de Dunkerque) puis officier de la Légion d’honneur (1921).

Son dossier de candidature mentionne deux mémoires : 1) le premier sur les bains d’étamage ; 2) une étude sur la déviation gauche observée dans les urines au polarimètre Laurent, en collaboration avec Roman (Baillière ed., Paris, 1893). Par ailleurs, Balland mentionne d’autres travaux[ix]: Étude sur les vins d’Algérie (1900) ; Sur la préparation d’une solution acide de phosphate de chaux (1895) ; Sur le dosage du mercure dans les papiers au sublimé (1895) ; Sur un procédé pratique pour obtenir de l’oxygène (1902) ; Sur les haricots toxiques (1907).

Emile Evesque est décédé le 5 mars 1927.

Un autre rapport est présenté aux membres de la Société de Pharmacie de Paris pour présenter plusieurs candidats comme membres correspondants étrangers ou membres correspondants nationaux.

Pour ce qui concerne les étrangers, la Commission propose d’abord la candidature de M. Kremel, pharmacien à Vienne (Autriche), depuis 1880. Il avait réalisé plusieurs travaux qui avaient été utiles pour le contenu de la Pharmacopée autrichienne et d’autres pharmacopées étrangères. Selon ses collègues autrichiens, Kremel avait « une autorité professionnelle incontestable ».

Le second pharmacien proposé comme correspondant étranger était le professeur Jorissey, de Belgique, professeur à l’Université de Liège et membre de la Commission de la Pharmacopée Royale belge.

En ce qui concerne les membres correspondants nationaux, le premier d’entre eux à être proposé était M. Edouard Crouzel, de la Réole, pharmacien, qui avait réalisé « toutes une série de travaux variés ». Étaient cités dans le rapport : 1) Nouvelles méthodes d’observation des urines pathologiques au moyen de l’Urochromomètre ; 2) Du rôle du sable siliceux en Agriculture ; 3) Nouvelles méthodes de dosage des principaux éléments fertilisants du sol ; 4) Des parasites du Saule, etc., etc. En 1903, il avait écrit un article de jurisprudence sur cette question : « un pharmacien peut-il refuser d’exécuter une ordonnance ou de délivrer un médicament ? ». Il en concluait que le pharmacien, de par son éducation, sa situation sociale et le sentiment de son rôle dans la société, ne saurait écouter d’autre voix que celle de sa conscience, qui se confond avec celle de l’humanité. Aussi, je ne crains pas d’affirmer qu’il serait difficile, sinon impossible, de trouver un pharmacien qui, par vengeance, ressentiment ou tout autre mobile inavouable, refuserait un médicament destiné à un malade en danger ou dont l’état exigerait des soins urgent ». Quelques années plus tard, il publia une curieuse note intitulée « les poitrinaires et la chute des feuilles ». Il y rapportait la croyance populaire selon laquelle la chute des feuilles en automne annonçait la fin imminente ou prochaine les tuberculeux.  Ed. Crouzel avait montré que cette légende n’avait pas de fondement scientifique car « la mortalité des phtisiques ne dépasse pas, en automne, la moyenne des autres mois de l’année ».

Le second candidat était M. Maurice Goret (de Montreuil) qui était lauréat de la Société de Pharmacie de Paris (médaille d’argent en 1900, 1901 dans la section des sciences physico-chimiques) pour sa thèse de doctorat d’Université ayant pour titre : « Étude chimique et physiologique de quelques albumens cornés de graines de Légumineuses ».

Le 5 février 1908, une Commission de la Société de Pharmacie de Paris est chargée d’examiner la candidature de 15 candidats aux titres de membre correspondant national, de membre associé ou de membre correspondant étranger. Seules 9 places étant vacantes, le cas de 6 d’entre eux a été reporté à une date ultérieure.

1°) Le premier proposé et élu est M. Fructus, d’Avignon, docteur en pharmacie de l’Université de Montpellier. Pharmacien de 1ère classe, ex-préparateur de chimie médicale et de pharmacie chimique, « élève brillant et plusieurs fois palmé de l’académie de Montpellier », membre du Conseil départemental d’hygiène, etc. Il avait été l’auteur d’une méthode nouvelle pour préparer le sirop de bourgeon de sapin et surtout d’une étude sur les légumineuses du genre Brownéa, plantes exotiques fort rares dont il a pu se procurer quelques échantillons. Ses plantes, particulièrement le Brownéa coccinea sont employées en infusions contre les hémorrhagies par les habitants de l’Amérique du Sud, conclut le rapporteur.  C’est tout ce que nous savons à partir du rapport de 1905.

Il avait également publié dans le Journal de Pharmacie et de Chimie en 1897 un article sur la préparation du sirop de Tolu (p.345-346).

Il fut l’un des premiers membres de la Société d’histoire de la pharmacie. Fructus était chevalier de la Légion d’honneur. Il est décédé à Avignon en janvier 1940 à l’âge de 70 ans.

2°) le second candidat élu est Felix Morelle (1855-1933), docteur en pharmacie de l’Université de Paris, lauréat de la Société de Pharmacie de Paris (médaille d’argent 1903-04), auteur d’un travail sur la vie et les œuvres de Prosper Sylvain Denis de Commercy et d’une thèse sur « l’histologie comparée des Gelsémiées et des Spigéliées tribus de la famille des loganaciées », plantes très intéressantes au point de vue pharmaceutique nous dit le rapporteur, à cause des alcaloïdes qu’elles renferment : la spigéline, la gelsémine et la gelséminine. Quelques spigéliées sont employées comme tenia-fuges aux Antilles et l’une d’elle est connue en France sous le nom de Brinvillières, la croyance populaire ayant attribuée en effet à son emploi les empoisonnements commis par « la Brinvilliers ».

3°) Autre candidat élu : Emile-Joseph Danjou (1884-1957), pharmacien de 1ère classe, ancien Interne des hôpitaux de Paris (1904). Le rapporteur explique qu’il a commencé ses études à l’Ecole de médecine et de pharmacie de Caen, où il a obtenu le prix du concours de fin d’année (1901-02), le prix de travaux pratiques de la même année, puis, en 1902-03, le prix de concours et le prix d’analyse avec félicitations. Il a été préparateur de physique à l’école de Caen et préparateur du laboratoire de pharmacie galénique à l’École de Pharmacie de Paris. Il est en outre docteur de l’Université de Paris ».

« M. Danjou a publié en collaboration avec M. le professeur Bourquelot un travail sur la présence d’un glucoside cyanhydrique dans les feuilles de sureau (CR de la Société de Biologie, 1905, p. 292), un travail sur la recherche du sucre de canne et des glucosides dans les espèces du genre Viburnum. Il a découvert dans le viburnum un glucoside à acide valérianique dont l’étude a fait l’objet d’une communication à la Société de Biologie (1906, p. 442) et de la majeure partie d’une thèse pour l’obtention du diplôme de docteur de l’Université de Paris ayant pour titre « Application des procédés biochimiques à la recherche du sucre de canne et des glucosides dans les plantes de la famille des caprifoliacées ».»

4°) M. Joseph Galimard (1878-1957) est le candidat suivant. Il ne sera élu qu’un an plus tard, en 1909. Né le 24 mai 1878 à Dijon, Il avait envoyé à l’appui de sa candidature un « volumineux dossier de ses travaux dont les titres seuls donnent une idée de l’éclectisme et de la variété qu’il apporte dans le choix de ses sujets de recherches scientifiques… ». Il avait en effet publié par exemple « Acides diaminés dérivés de l’ovalbumine (en collaboration avec Hugounenc) ; Action des rayons X sur les platinocyanures (avec M. Bordier) ; Présence de l’arsenic dans les glycérines dites pures (avec M. Verdier) ; Kératine des œufs de couleuvre ; Quelques recherches nouvelles sur les cultures microbiennes en milieux chimiquement définis ; Restes de l’ancienne basilique de l’abbaye bénédictine de Flavigny ; Quelques azoïques de la tyrosinase ; Recherches sur l’analyse des os dans un cas d’ostéomalacie infantile, etc. M. Galimard, concluait le rapporteur, est docteur de l’Université de Lyon, avec une thèse sur l’action du brome sur la cinchonidine (1900) (C’était la première fois que le titre de docteur en pharmacie était donné par la Faculté de Lyon). Sa thèse de pharmacie, de 1900 également, portait sur le dosage des acides organiques par l’acide iodique en présence de l’acide sulfurique.

Il était Officier de la Légion d’honneur.

5°) M. Jules Malleval, pharmacien de 1ère classe. « Ses titres sont très modestement exposés dans sa lettre de candidature ». Bien qu’il n’ait aucun titre scientifique, explique le rapporteur, M. Malleval est président honoraire de la Société de Pharmacie de Lyon (président en 1905-1906) et directeur du Bulletin de Pharmacie ce qui justifie que la Commission le propose pour être correspondant national. Grâce aux pharmaciens lyonnais, nous avons que J.Malleval fut 7ème du 1er concours d’internat des hôpitaux de Lyon en 1882. (Lyon n’eut en effet une université qu’à cette date à la suite de la perte de l’Alsace). Il ouvrit ensuite une pharmacie à Lyon, 34 rue du Plat et 9 rue Sala en 1914.

6°) M. Félix-Louis Ydrac (1876- ?) était né le 20 avril 1876 à Tarbes (Hautes Pyrénées), bachelier ès-lettres et ès-sciences, pharmacien de 1ère classe (1902), ex-Interne des hôpitaux de Paris (1901), docteur en pharmacie. Il a bien été élu membre correspondant en 1908. Il avait été remarqué pour ses travaux de matière médicale et de toxicologie sur quelques plantes de la haute vallée de l’Adour. Sa thèse de doctorat avait porté sur l’appareil laticifère des lobéliacées.  Il avait également publié un article sur la réaction d’identité du sirop de quinquina donnée par le Codex de 1908 qu’il avait proposé de modifier. En 1916, il publia une « note sur les recherches de l’acide picrique par la formation d’isopurpurate de potasse », en particulier dans l’urine. On avait en effet constaté que certains soldats cherchaient à éviter d’être envoyé sur le front en ajoutant de l’acide picrique dans l’urine pour faire croire à un ictère catarrhal (hépatite).

Il était l’un des premiers membres de la Société d’histoire de la pharmacie en 1913. Il était alors installé pharmacien à Bagnères-de-Bigorre.

7°) M. Marcel Charles Harlay, dit le rapporteur, « appartient à une famille de Pharmaciens qui pourraient être donnés comme exemple à beaucoup de ceux qui exercent notre profession et qui occupent dans la région de Charleville une situation morale des plus belles. Il est pour sa part docteur en pharmacie de l’Université de Paris, ex-Interne des hôpitaux (1900). Il a fait sa thèse dans le laboratoire de Bourquelot sur « le saccharose dans les organes végétaux souterrains » et il a étudié dans cette thèse l’action de l’invertine sur les réserves solubles des parties souterraines des plantes. Ses autres travaux sont les suivants : 1) le sucre de canne dans quelques racines officinales (Journal de Pharmacie et de Chimie, 16 janvier 1905) ; 2) Variations du saccharose dans les racines pendant la vie des plantes (Bulletin de la Société d’histoire naturelle des Ardennes ; 3) l’hyperchlorurie et l’hypochlorurie chez les cardiaques (Bulletin de la Société médicale des hôpitaux de Paris, 20 novembre 1905 avec MM. Pierre Mercklen et Pouliot. »

Marcel Harlay était pharmacien à Vouziers, dans les Ardennes.

8°) M. Louis Arthur Jacques Bréaudat (1863-1925),né le 7 juin 1863 à Thieffrain (L’Aube), était pharmacien major des troupes coloniales, docteur de l’Université de Paris, ancien Interne des hôpitaux de Paris (1886), chef du laboratoire de chimie biologique de l’Institut Pasteur et pharmacien de 1ère classe (1888). « M. Bréaudat s’est surtout occupé de l’analyse chimique et bactériologique des eaux d’alimentation de Saigon (pour sa thèse de doctorat en pharmacie en 1905) et de Hanoi et de la culture de l’indigo. Il a isolé un nouveau microbe producteur d’acétone, le violarius acetonicus. Eloigné de la mère patrie, privé de la plupart des moyens dont on dispose ici ; M. Bréaudat a eu le mérite de ne point se laisser envahir par la torpeur de la vie coloniale et il saura représenter dignement en Indochine la société de pharmacie française. » Béaudat avait publié un article sur « l’origine alimentaire et traitement du béribéri » (Bulletin de la Société de pathologie exotique 1910). Louis Bréaudat est décédé en 1925.

9°) M. François Jean Marie Sarthou (1871- ?) a fait acte de candidature le 5 août 1904. Il était pharmacien-major de 2ème classe et docteur en médecine de Bordeaux. « Sa thèse de doctorat en médecine qui fut assez remarquée intéresse aussi la pharmacie puisqu’elle traite des eaux d’alimentation d’Orléansville et que rien de ce qui touche à l’hygiène ne doit nous être étranger ». Sarthou avait aussi étudié la minéralogie et la géologie dans la région d’Orléansville. Il avait reçu le prix triennal de chimie appliquée à l’hygiène et à la toxicologie.

L’ouvrage de Balland sur les pharmaciens militaires français nous donne davantage d’informations[x] : Il est né le 9 janvier 1871 à Laa-Moudrans (Basses-Pyrénées). Il fut élève (1893) puis aide-major aux hôpitaux de la division d’Alger, avant de devenir major de 2ème classe le 12 juillet 1903, à Bordeaux, à Bougie, et à l’hôpital Saint-Martin à Paris. Il était pharmacien de 1ère classe, lauréat du Ministère de la guerre, prix triennal de pharmacie militaire (1902), lauréat de la Faculté de Toulouse et de la Société de médecine et de chirurgie de Bordeaux (prix Fauré, 1904). Au délà des publications déjà mentionnées dans son dossier de candidature, Sarthou avait réalisé des travaux sur « les causes l’alcoolisme à Bordeaux et les moyens d’améliorer l’hygiène alimentaire des ouvriers, en collaboration avec Vennat », en 1904. Il avait également publié « Sur l’alcoolé de bois de Panama (1899), sur l’alcoolé de quinquina (1904) sur la schioxydase retirée du Schinhus Molle (1900), sur le rôle du fer dans la schinoxydase (1900) sur la nature des oxydases (1901), sur les vins de la plaine du Chétiff ((1901), sur l’acidité des blés de la région d’Orléansville (1904), etc.

On trouve aussi dans les journaux scientifiques plusieurs articles de J. Sarthou sur l’analyse du lait : « Localisation de la catalase du lait de vache » (Bulletin des Sc. Pharmacol., 1905), « Détermination indirecte de la richesse bactérienne du lait de vache » (Revue d’hygiène et de police sanitaire, 1910). Sarthou avait également publié d’autres travaux d’hygiène comme « Sur un procédé de chauffage sans feu des conserves alimentaires » (Revue d’hygiène et de police sanitaire, 1905) ou « De l’azote contenue dans les eaux de citerne » (Bulletin des Sc. Pharmacol., 1902).

Il avait également publié des travaux dans le Bulletin de la réunion des officiers sur l’hygiène alimentaire du soldat, sous le pseudonyme de J. Thouars (1904). Il était Officier de la Légion d’honneur.

En plus de ces 9 candidats correspondants nationaux, le même rapporteur faisait état de la candidature de membres correspondants étrangers, MM. Guareschi et Haazen.

M. Icilio Francesco Maria Guareschi (1847-1918), pharmacien et médecin italien,  avait fait des recherches sur les ptomaïnes entreprises en collaboration avec Mosse, et avait publié « un livre remarquable sur les alcaloïdes, œuvre indispensable pour tous ceux qui veulent aborder l’étude des bases végétales  et animales, mais qui n’est malheureusement pas traduit en français ».

Il est né le 24 décembre 1847 à San Secundo Parmense (Parme, Italie) dans une famille exerçant la profession de pharmacien depuis quatre siècles. Elève au lycée de Parme, il s’engage dans l’armée au début de la guerre de 1866 avant la fin de sa scolarité. Redevenu civil il est poussé par la mort de son frère aîné, propriétaire de la pharmacie familiale, à s’inscrire à l’école de pharmacie de l’université de Bologne. Après son diplôme obtenu en 1870, il s’inscrit à la faculté des sciences naturelles de Florence où il fréquente le laboratoire de H. Schiff. De retour à Bologne, il occupe le poste de chimie analytique à l’université et en 1873 gagne le concours pour la chaire de chimie à l’institut technique de Livourne. En 1876 il obtient la chaire de chimie pharmaceutique de l’université de Sienne et en décembre 1879 celle de chimie pharmaceutique et toxicologique de l’université de Turin. Guareschi a d’abord effectué des recherches sur la chimie organique des substances naturelles, en particulier sur les dérivés du naphtalène. Mais il a surtout excellé dans la découverte et le développement de nouvelles réactions de synthèse: son nom est lié à une classe de réactions, « les réactions Guareschi » qui permettent de synthétiser de nombreux composés hétérocycliques. De 1891 à 1911 il a publié 11 ouvrages sur ce thème. Autre domaine de recherche, la chimie toxicologique, pharmaceutique et physiologique en particulier sur les alcaloïdes[xi].

Il s’est aussi intéressé à l’histoire de la chimie y compris en publiant des biographies scientifiques sur J.-B. Beccari (1682-1766) qui fut le premier professeur de chimie en Italie, G.-B. Beccaria (1716-1781), F. Fontana (1730-1805), le physicien Melloni, Berzelius,   Lavoisier, Berthelot et beaucoup d’ autres. En 1915, bien qu’opposé à l’entrée en guerre de l’Italie il mène des recherches liées à l’effort de guerre du pays, comme l’utilisation de la chaux sodée dans les masques à gaz. Il avait fait une conférence en 1915 à l’Association chimique industrielle de Turin sur les gaz toxiques et la guerre »[xii]. A partir de 1871 Guareschi collabore à « L’Encyclopédie de chimie scientifique et industrielle » et en 1884 lance le « Supplément annuel de l’Encyclopédie de chimie » avec des monographies sur les sujets les plus variés de chimie théorique et appliquée, très lu en France, en Espagne et en Amérique latine. De plus en 1883 il fonde le « Journal de chimie médicale et pharmaceutique » et en 1898 il dirige la « Nouvelle Encyclopédie de la chimie scientifique, technologique et industrielle ». Il était membre de l’Académie des sciences, de l’Académie de médecine, de l’Académie d’Agriculture et de la Société de Pharmacie de Turin. C’est au sein de l’Industrial Chimical Association qu’il a pu participer plus directement à la construction des relations entre la science et l’industrie. Il est élu correspondant étranger de l’Académie de médecine pour la division de physique et chimie médicales le 22 juillet 1902 et membre de la Société de Pharmacie de Paris en 1908. Il était également membre de l’Académie des sciences de Bucarest.  Icilio Guareschi est décédé le 20 juin 1918 à Turin.

M. Valère Haazen (1854-1931) était président de la Société de Pharmacie d’Anvers et secrétaire de la Commission médicale locale. Il s’était surtout occupé d’hygiène publique, de la stérilisation des eaux potables et des services de désinfection. Il  avait en particulier étudié l’utilisation de l’aldéhyde formique et ses appareils producteurs.  

A son décès, le 2 janvier 1931, l’Association générale des syndicats pharmaceutiques de France publie un petit texte à son propos : « Un grand ami de la pharmacie française vient de mourir ». On y rappelle qu’il était Président de la Nationale Pharmaceutique Belge[2], membre de nombreuses sociétés savantes belges et étrangères, Chevalier de l’Ordre de Léopold, Officier de l’Ordre de la Couronne, Honoré de la médaille commémorative du Règne de S. M. Léopold II, de la Croix civique de première classe, de la décoration de première classe des Unions professionnelles et des médailles d’or et de bronze commémoratives du Comité national et Officier d’Académie de France. Toraude fit également un bref éloge dans le Bulletin des Sciences Pharmacologiques de la même année.

Le Journal de Pharmacie et Chimie publie également une petite biographie où on apprend que Haazen, « après un stage sérieux, dont une partie avait été accomplie chez le père d’un de nos anciens correspondants, Léopold Bruneau, de Lille, avait fait de remarquables études à l’Université libre de Bruxelles, en même temps qu’il était Interne à l’hôpital Saint Jean. Dès les premières années de son établissement, il publie des notes sur les médicaments nouveaux et une étude critique sur quelques préparations de la nouvelle Pharmacopée. Plus tard, abordant des questions d’hygiène, qui sont restées à l’ordre du jour, il étudie la technique de la désinfection et des produits qu’elle nécessite. La destruction des rats et des parasites à bord des bateaux, celle de la vermine et des rongeurs, au point de vue de la prophylaxie des maladies contagieuses et transmissibles, qui intéressent au plus haut point les villes maritimes, ont retenu plus particulièrement son attention. L’activité d’Haazen s’est surtout manifestée pendant plus d’un quart de siècle dans les Sociétés et groupements de praticiens. Il contribua grandement en 1907 à la création de la Nationale pharmaceutique Belge, la N. P., mettant à la disposition de ses confrères toutes ses forces, toute son autorité, tout son dévouement. C’est lui qui en fut nommé Président, et, depuis cette époque, son mandat lui fut toujours renouvelé à l’unanimité…. Après la guerre, Haazen avait été délégué à la Fédération Internationale Pharmaceutique. Il en fut nommé Vice-président et conserva cette fonction jusqu’en 1925… Il était de ceux qui considèrent que, dans notre profession, le progrès ne consiste pas dans l’abus de la commercialisation et de la spécialisation, mais que c’est par le travail et la science que le pharmacien doit se faire la place importante, à laquelle il a droit, dans la société moderne ».

En janvier 1909, la Commission des candidatures propose de nommer Johannes Gadamer (1867-1928), né le 1er avril 1867, professeur de chimie pharmaceutique à Breslau, comme correspondant étranger. Johannes Gadamer a commencé sa carrière comme pharmacien. Il s’installa ensuite à Marburg pour ses études, où il rejoignit la Landsmannschaft Hasso-Borussia. Il passa son examen d’État à l’université Philipps de Marbourg en 1893 et obtint son doctorat en 1895 en tant qu’élève d’Ernst Schmidt avec une thèse sur la connaissance de la thiosinamine et de ses produits halogénés. En 1902, il répondit à un appel à candidature pour une chaire de chimie pharmaceutique à l’université de Breslau, où il resta jusqu’en 1919. Succédant à Ernst Schmidt, il devint ensuite professeur à l’université Philipps de Marburg, dont il fut le recteur en 1921/1922. Son activité d’enseignant universitaire conduisit à la création d’une « école Gadamer », dans le prolongement de l’école Schmidt de son maître universitaire.

Outre ses vastes travaux scientifiques sur l’élucidation de la structure des substances naturelles (en particulier sur les alcaloïdes), Gadamer a assumé de nombreuses autres tâches. De 1913 à 1915, il fut doyen de la faculté de philosophie de l’université de Wroclaw. En 1915, il fut nommé membre du Conseil de santé du Reich et en 1916, il fut nommé conseiller d’État. Il décéda le 15 avril 1928.

Pour ce qui concerne les correspondants nationaux, le rapport de janvier 1909 propose tout d’abord de nommer Joseph Galimard, docteur en médecine et en pharmacie, déjà présenté l’année précédente mais qui ne sera élu qu’en 1909. L’autre candidat proposé est M. Ernest Verne, bachelier en 1875, Interne à Paris de 1879 à 1883, qui était maire de St Pourçain et Conseiller général de l’Allier (de 1901 à 1925). De ce fait, il avait peu de travaux scientifiques à son actif. Il avait publié une communication sur les modifications produites dans certains corps, tels que le sublimé ou le Kermès, par une porphyrisation prolongée. Il était également l’auteur d’une brochure documentée sur le service des eaux de Saint-Pourçain.

En janvier 1910, une Commission donne les conclusions de ses travaux pour de nouveaux membres de la Société de Pharmacie de Paris. Elle propose en premier lieu M. Richard Firbas (1866-1944), de Vienne (Autriche) comme correspondant étranger. Il était président de la Société des Pharmaciens d’Autriche qui avaient réalisé de nombreux travaux scientifiques. Il avait réalisé des travaux sur les glucosides de l’extrait de Condurango (1903). Les Firbas étaient une famille d’apothicaires de la Vieille-Autriche.

Pour les correspondants nationaux, la Commission recommande d’abord M. Émile Dejean, pharmacien à Boulogne sur Gesse. Il était docteur en pharmacie et sa thèse, soutenue à Montpellier, portait sur « l’Étude pharmacochimique comparée sur la Digitale sauvage, la Digitale cultivée et les Digitalines ». C’est un travail fort consciencieux, indique le rapporteur, et digne de notre attention. Dejean était aussi l’auteur de deux mémoires : 1) L’urotropine, son dosage, et ses dérivés ; 2) les applications de la cryoscopie et de la réfractométrie aux analyses de lait, deux publications qui lui ont valu le prix Lefranc et Brassac en 1906, 1907 et 1908. Il venait de publier au Journal de Pharmacie et de Chimie une « Étude comparée du principe actif dans quelques alcoolatures et teintures ».

Le second candidat recommandé pour l’élection de membre correspondant national était M. Henri-Armand Queriault (1873-1955), pharmacien à Châteaudun, ancien Interne des hôpitaux (1894), pharmacien de 1ère classe depuis 1898, et il avait soutenu devant l’École de Pharmacie de Paris, en 1904, une thèse de doctorat sur l’interversion du saccharose dans les sirops simples du Codex. Pour ce travail, il avait reçu en 1905 le prix Dubail de la Société de Pharmacie de Paris. Il avait publié dans le Journal de Pharmacie et de Chimie un travail sur le sirop d’iodure de fer du Codex 1908. 

Lors de la Grande Guerre, Quériault fit l’objet de deux citations dont celle-ci : « pharmacien aide-major de 1ère classe, a su assurer avec un mépris remarquable du danger, la liaison entre les différents postes d’évacuation de brancardiers pendant la période du 21 décembre 1915 au 5 janvier 1916. » Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur le 5 janvier 1918 et officier le 24 août 1934.

Le dossier n’en dit pas plus mais on sait par ailleurs que Henri-Armand Quériault est né à Châteaudun le 22 août 1873. Il a étudié au collège de Châteaudun puis à la faculté de pharmacie de Paris. En septembre 1898, il reprend la pharmacie de M. Allouin, place du 18 octobre à Chateaudun. Il commercialise le « Glyphosol Petitjean » (huile de foie de morue), «l’ Élixir Ferrugineux », contre le manque de fer et le « Floréol » qui conserve les vêtements et les fourrures ». Il revend sa pharmacie à M. Guy Joseph en 1950 et se retire au 82 rue de Chartres. Henri Quériault s’investit dans la vie municipale. Il est élu au conseil municipal le 30 novembre 1919, et devient adjoint le 10 décembre. Il le restera jusqu’en mai 1925. Réélu au conseil en mai 1929, il devient maire de Châteaudun en mai 1935, succédant à son confrère Alexandre Jolivet. Par ailleurs, il a été conseiller général du canton de Châteaudun, correspondant de l’Académie de médecine, président des anciens élèves du collège, président de la Société Dunoise d’archéologie de 1940 à 1945, administrateur de la fondation Bordas, Président de la commission administrative des Hospices, cette dernière fonction étant attribuée de facto au maire de la commune.

Il décède le 8 septembre 1955, à l’âge de 82 ans, suite à une fracture du col du fémur.

Trois autres candidats se présentent cette année 1910. Le premier est Camille Pépin (1871-1930), né à Coudray-Montceaux (Seine et Oise à l’époque) le 15 décembre 1871. Il pose sa candidature le 2 février 1910 et ne sera finalement élu que deux ans plus tard. Il deviendra pa la suite secrétaire annuel de la Société de Pharmacie de Paris en 1915. Il était pharmacien de 1ère classe (juillet 1896), docteur en pharmacie (juillet 1907), lauréat du prix Vigier de la Société de Pharmacie (1906) et lauréat du prix de la Pharmacie commerciale et de la Société chimique (1907) Ses travaux, au moment de sa première candidature, avaient porté sur 1) l’huile de Cade, sa préparation et ses caractères distinctifs (1906) ; 2) l’huile grise injectable (1907) ; 3) l’huile de Cade vraie, à nouveau, pour sa thèse de doctorat (1907) ; 4) le sulfate d’Hordénine dans les affections intestinales (1908).

Dans sa seconde candidature en 1911, il avait ajouté : 1) une note sur la manipulation du dioxyamidoarsénobenzol (1910) ; 2) une note sur les injections intraveineuses de dioxyamidoarsenobenzol (1910). La lettre de candidature était envoyée sur un papier à entête de la Pharmacie Rogé-Cavaillès car C. Pépin en avait pris la direction. Quelques années plus tard, le laboratoire Pépin et Leboucq est créé à Courbevois et plusieurs spécialités y sont rattachées dont le Bromogénol Pépin qu’on trouve dans le dictionnaire Vidal avant la deuxième guerre mondiale. Seront également commercialisés plusieurs autres produits : Gaurol, Guethural, Iodogenol, Saburrase et vaccin R-N.  

La même année, le professeur Paul Guérin (1868-1947) pose lui aussi sa candidature au poste de résident de la Société de Pharmacie de Paris et est élu. Il est né le 19 septembre 1868 à Ribemont (Aisne) et entreprit ses études de pharmacie à la sortie du lycée. Il réalisa ses trois années de stage à Doullens, dans l’officine de son frère ainé et se passionne pour la botanique. Il entre au laboratoire de Guignard dès 1891. Il reçoit son diplôme de pharmacien de 1ère classe en 1895, est Interne des hôpitaux de Paris de 1893 à 1897, docteur ès-Sciences naturelles en 1899 et lauréat de plusieurs sociétés savantes. Il va successivement occuper toutes les fonctions universitaires : assistant à la chaire de Botanique (1893) puis chef des travaux de Micrographie (1899), chargé des fonctions d’agrégé puis agrégé en 1904, professeur de Biologie végétale à l’Institut national agronomique (1920), professeur de Botanique à la Faculté de Pharmacie de Paris à la suite de Guignard (1927) puis doyen. Il était Officier de la Légion d’honneur.

Ses travaux présentés en 1910 sont déjà très nombreux : 1) recherches sur la localisation de l’amagyrine et de la cytisine pour sa thèse de pharmacien de 1ère classe, en 1895 ; 2) sur la présence d’un champignon dans l’Ivraie (1898) ; 3) structure particulière du fruit de quelques graminées (1898) ; 4) sur les Graminées à tégument séminal bien développé (1899) ; etc. Il présence plus de 20 communications et publications.

Plusieurs publications seront consacrées par la suite à l’Anatomie végétale et à l’identification de certaines falsifications de drogues végétales. En Biochimie et Physiologie végétale, Paul Guérin étudie l’amidon soluble des feuilles de Kolatier, la présence et l’origine de la coumarine chez le Melittis Melissophyllum, etc.  Pour sa thèse d’agrégation, il publia en 1904 « les connaissances actuelles sur la fécondation chez les Phanérogames » qui resta une référence. Le Journal de Pharmacie et de Chimie publia à son décès la liste chronologique de ses publications[xiii].

Le troisième candidat qui se présente en 1910 est Léon Bourdier (1877-1945), pharmacien à Paris, 147 rue du Faubourg Saint-Denis. Il sera archiviste de la Société de Pharmacie de 1920 à 1944, sauf pour l’année 1937 où il a été président. Il ne sera pas élu en 1911 et devrai attendre 1913 pour être membre résident. Léon Bourdier était né à Gannat, dans l’Allier. Après ses études secondaires à Clermont-Ferrand puis à Nevers, il effectue son stage officinal à Gannat chez Martial Mansier (1863-1920). Il vient ensuite à l’École supérieure de Pharmacie de Paris où il fut reçu pharmacien de 1ère classe en juin 1906. En 1908, il est docteur en pharmacie, lauréat de la Société de Pharmacie (prix Vigier) et lauréat de l’Académie de médecine (Prix Nativelle). Il va ensuite collaborer avec E. Bourquelot et étudier plusieurs hétérosides retirés des végétaux, l’aucubine des plantains en particulier, puis découvre avec Hérissey la verbénaline et l’erytaurine. En collaboration avec Bougault, il définit et étudia une nouvelle classe de corps nouveaux : les étholides. Il publia deux études importantes sur la résine brune de Scammonée et ses falsifications. Sa lettre de candidature de 1911 donne une liste de7 publications, complétée en 1913 par deux autres. Les Annales Pharmaceutiques Françaises de 1945 donne une liste complète de ses travaux.

Après 1913, Bourdier se consacra presque exclusivement à la direction de sa pharmacie en même temps qu’à la fabrication de quelques spécialités pharmaceutiques, dont le Pneumocratol à base d’arsenic, manganèse, phosphore, strychnées, chaux, fluor, silice, ac. cinnamique, gaïacol sulfonate, extraits opothérapiques, destiné aux affections pulmonaires aïgues et chroniques (tuberculose en particulier) (Dictionnaire Vidal 1924 et 1925).

Bourdier était membre de plusieurs sociétés savantes dont la Société chimique de France (1906) et membre de la Commission d’hygiène  du Xe arrondissement de la ville de Paris (depuis 1922). Il décéda en janvier 1945.

En 1911, le 18 juillet, c’est Henri Leroux (1876-1946) qui pose sa candidature de membre résident de la Société de Pharmacie de Paris. Il est né le 2 octobre 1876 à Brachy (Seine-Inférieure). Il commence ses études de pharmacie et devient rapidement Interne des Hôpitaux de Paris de 1899 à 1903. Il reçoit sa licence ès-Sciences physiques en 1901 et son diplôme de pharmacien en 1902. Préparateur du cours de Chimie organique, en 1901, il poursuit ses travaux dans le laboratoire de Emile Jungfleish à l’École de Pharmacie puis au Collège de France. En 1911, Henri Leroux est nommé pharmacien des hôpitaux de Paris[xiv].

C’est l’année où il est candidat au poste de membre résident de la Société de Pharmacie de Paris. A l’appui de sa candidature, il présente 18 publications dont voici quelques exemples : 1) Sur les solutions huileuses de biiodure de mercure (1901) ; 2) Imperméabilité méningée du mercure au cours du traitement hydragyrique prolongé (1902) ; 3) plusieurs travaux sur Naphtane et Naphtalamine ; 4) sur les principes de la Gutta-Percha (1906) ; 5) plusieurs études sur le dosage du carbone (1908) ; 6) étude thermochimique des dérivés hydronaphtaléniques ; 7) les nouvelles méthodes d’analyse élémentaire des substances organiques ; 8) la chlorophylle, etc.

Durant la guerre de 1914-1918, Béhal, directeur de l’Office des Produits Chimiques, fait appel à lui pour extraire les composés phénoliques des goudrons de houille. Leroux créa alors des laboratoires modèles à Genneviliers. En 1919, il est nommé chef des travaux de physique à l’Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris après le décès de A. Mourlot. A l’hôpital Saint-Louis, il organise un laboratoire de biologie. Il publie trois éditions successives des « Manipulations de Physique », ouvrage destiné aux étudiants. Il publie également en 1914 un livre sur les alcaloïdes de l’opium. C’est à lui que l’on doit également les normes des films ininflammables, destinés à remplacer ceux à base de nitro-cellulose et qui provoquaient de nombreux accidents, grâce à un nouveau mélange contenant moins de cellulose. Il avait mis au point aussi de nouveaux excipients pour les pommades à base de stéarate de diéthylène-glycol et de triéthaloamine. En 1939, il mit au point deux types d’appareils de détection des gaz de combat, qui ont été adoptés par m’Assistance Publique et par de nombreuses administrations. Il a été nommé Chevalier de la Légion d’honneur (1936), et élu président de la Société de Pharmacie de Paris (1938). Il est décédé le 26 décembre 1946.

Toujours en 1911, Marcel Délépine (1871-1965) pose sa candidature de membre résident à la Société de Pharmacie. Il est élu. Son dossier est vide mais il existe de nombreuses biographies y compris dans notre Revue[xv] et sur notre site Internet (http://www.shp-asso.org/delepine/).

A la même époque, René Huerre (1881-1952) se présente également pour être membre résident. Il était pharmacien de 1ère classe (1909), co-titulaire avec F. Vigier de la pharmacie Charlard, 12 boulevard Bonne-Nouvelle à Paris. Il y commercialisait plusieurs spécialités : Produits opothérapiques Vigier ; Produits antisyphilitiques Vigier ; Savons Vigier; Clêrosulfol Vigier.

Il était licencié ès-Sciences (1906), docteur ès-Sciences naturelles (1910), Interne des hôpitaux de Paris (1905-1909). Il avait aussi été stagiaire au Muséum d’Histoire naturelle entre 1910 et 1912. René Huerre était membre de plusieurs sociétés savantes : Société de médecine du Xème arrondissement, Société de médecine de Paris (1914), Société de Thérapeutique (1914), et membre de la Commission d’hygiène du Xème arrondissement (1912).

A l’appui de sa candidature, René Huerre avait donné une liste assez longue de ses publications lors du renouvellement de sa candidature en 1919. On peut citer quelques-unes d’entre elles : La gomme d’Amandier (1908) ; Sur la maltase du Maïs (1909) ; Sur la maltase du Sarrasin (1909) ; Contribution à l’étude de la maltase (thèse de doctorat ès-Sciences naturelles, 1910) ; De l’opothérapie et en particulier de l’Opothérapie hépatique dans le traitement de Hérédo-Syphilis (1911) ; Sur la graisse de Cochenille et la présence d’acide linoléique dans cette graisse (1911) ; Les teintures pour les cheveux (1914) ; A propos des solutions de sels d’argent (1915) ; Sur l’essence de Junipérus Oxycédrus : sa préparation, ses propriétés physiques (1915) ; L’Ipécacuanha et l’émétine dans le traitement des dysenteries (1917), etc. Rné Huerre sera finalement élu membre en 1921.

Enfin, un autre candidat se présente en 1911, c’est André Lesure (1878-1953), sans doute élu quelques années plus tard, en 1919 ou 1920. André Lesure fut le trésorier de la Société de Pharmacie de Paris de 1921 à 1947, quasiment sans interruption sauf en 1941 où il fut président de la Société. Il avait une officine 70 rue du Bac où plusieurs pharmaciens, souvent connus, s’étaient succédé : Demachy (1755-1780), Bouriat (1780-1818), Hernandez (1818-1833), Gobley (1835-1861), Pierre Vigier (1861) et finalement André Lesure en 1904[xvi]. Ce dernier  continue à fabriquer les spécialités Vigier et développe le catalogue. L’Arqueritol est la spécialité la plus importante : elle est fabriquée à partir de 1939, c’est une huile argentique constituée de sels d’argent et de mercure. Elle est fabriquée sous forme d’ampoules injectables pour le traitement de la syphilis et sous forme de suppositoires pour le traitement de l’oxyurose. En 1949, la raison sociale devient Laboratoires de l’Arqueritol.  

André Lesure était pharmacien de 1ère classe (1904), docteur en pharmacie (1910), licencié ès-Sciences, ex-Interne des hôpitaux de Paris (1901), « Chimiste analyste » de l’Institut Pasteur, lauréat de la Société de Pharmacie (Prix Vigier 1909), professeur à l’Union des Femmes de France (à la Croix Rouge) et membre de la Société Chimique de France. Durant la première guerre mondiale, Lesure avait été mobilisé du 3 août 1914 au 7 février 1919, pharmacien auxiliaire dans différents hôpitaux.

Il fit paraître de nombreux travaux originaux dans le Journal de pharmacie et de chimie : 1) La stérilisation des solutions de cocaïne, de morphine ; 2) L’influence de la nature du verre au point de vue pharmaceutique ; 3) Les réactions entre les verres et les liquides qu’ils renferment ; 4) L’action des rayons ultra-violets sur les corps gras, les glucosides, les alcaloïdes et les phénols ;  5) La stérilisation des liquides employés en injection hypodermique ou intraveineuse Ces recherches, réalisées dans le laboratoire du professeur Bourquelot, sont publiées en 1910 par André Lesure dans un ouvrage intitulé « Stérilisation des liquides injectables » (pour sa thèse de doctorat). Il travaille également sur la préparation des amalgames injectables d’argent et de platine, etc.

André Lesure était Officier d’Académie. Il décéda en 1953. (Voir Annales Pharmac.)

Deux candidats se présentent en 1912 pour être élu membre résident : Albert Buisson (1881-1961) et J.M. Javillier (1875-1955). Albert Buisson a eu droit à un article dans notre Revue[xvii], de même que Maurice Javillier[xviii]. Ce dernier sera élu en 1914. Quant à Albert Buisson, il faudra attendre 1921 pour qu’il soit élu membre résident de la Société de Pharmacie.

En revanche, Emile André (1877-1969), élu en 1913, n’a pas donné lieu à une biographie dans notre Revue. Il deviendra président de la Société en 1940. Lors de sa candidature, il donne un certain nombre d’informations sur son parcours professionnel et ses travaux. Après son baccalauréat (1895), on le retrouve Interne en pharmacie des hôpitaux de Paris en 1900, puis licencié ès-Sciences en 1902, Préparateur à l’École supérieure de pharmacie (1902), et pharmacien de 1ère classe en 1903. Il devient pharmacien des hôpitaux de Paris en 1907 et passe sa thèse de doctorat ès-Sciences physique en 1912. Il avait reçu plusieurs récompenses au cours de ses études dont le prix de l’Internat en 1903, le Prix et la Médaille Berthelot de l’Institut en 1925, le Prix Jecker, de l’Institut également, en 1933, et Médaille d’or de la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale (1927). Ses travaux rapportés en 1913 sont déjà assez nombreux. Il était membre de nombreuses sociétés savantes : Société chimique de France, Société chimique allemande (dont il démissionna en 1914), Société de Pharmacie de Paris, Société de Chimie biologique, Société de Chimie industrielle, Comité national de chimie (Académie des Sciences), Société botanique de France (1929), etc.

A l’appui de sa candidature, il en présente 7 : 1) Sur les causes d’erreurs que quelques médicaments et aliments apportent dans le dosage des composés xantho-uriques (1902) ; 2) Cétones acétyléniques (1910) ; 3) Combinaison des amines avec les cétones acétyléniques… (1911) ; 4) Nouveaux carbures acétyléniques vrais cycliques (1911) ; 5) Sur une nouvelle méthode d’obtention des béta-dicétones (1911) ; 6) Action de l’hydrazine sur les amino-cétones éthyléniques béta-substitués (1912) ; 7) Recherches sur quelques composés acétyléniques (1912).

Par la suite, Emile André a publié ses titres et travaux à deux reprises : en 1926 et 1933. On y apprend tout d’abord qu’après son internat en Pharmacie, Emile André était entré en 1905 comme chimiste chez un parent, Alexandre André, directeur de la Société anonyme A. André fils pour l’importation des huiles de graissage. Il quittera l’industrie en 1913. On apprend également le rôle d’Emile André pendant la guerre de 1914-18. Mobilisé dans un premier temps dans une ambulance, il rejoignit rapidement une Commission destinée à récupérer les coprs gras à partir des animaux abattus pour nourrir les troupes. Un service spécial dit « centre de fabrication de graisses » fut organisé pour la fabrication de graisses alimentaires, graisses pour chaussures et objets de cuirs, graisses pour voitures, huiles pour mitrailleuses, etc. Vers la fin de 1917, Emile André fut évacué sur l’intérieur à la suite d’une commotion. Il recut à ce titre la Croix de la Légion d’honneur le 17 décembre 1917. Il fut ensuite attaché en 1918 comme chimiste-conseil au service des vaccins huileux (lipo-vaccins) que dirigeait le médecin principal de la Marine Le Moignic. A la fin de la guerre, Emile André se consacra à l’étude des corps gras. Il fut accueilli plusieurs années pendant la période des vacances 1926, 27 et 28 au laboratoire de Biologie marine du Collège de France à Concarneau, ce qui permit d’enrichir les échantillons de corps gras de plusieurs poissons et dauphins. Il étudia également les huiles de pépins de raisin (1929-33), et les graines de ricin en Afrique du Nord.  En 1929, son laboratoire fut rattaché à l’École Pratique des Hautes Études, permettant d’y accueillir des nombreux étudiants étrangers venant de Belgique, Hollande, Chine, etc. De façon plus générale, ses travaux vont principalement s’intéresser aux corps gras animaux et végétaux, leurs structures et leurs activités physiologiques ainsi qu’aux méthodes d’analyse associées[xix].

Le 22 juillet 1914, Marcel, René Lantenois (1886-1974) présente sa candidature de membre résident de la Société de Pharmacie. Il se sera élu que plusieurs années plus tard, en 1920 ( ?) et deviendra président de la Société en 1943. Marcel Lantenois est né à Montereau-Fault-Yonne (Seine et Marne) le 30 juin 1886. Bachelier ès-lettres mathématiques en juillet 1904, il devint pharmacien de 1ère classe avec mention très bien le 11 février 1911, licencié ès-Sciences en octobre 1912 et docteur en pharmacie le 22 mai 1913. Il était à l’époque de sa candidature ex-préparateur du cours de toxicologie de l’Ecole supérieure de Pharmacie, et ex-Interne des hôpitaux de Paris (1908-1912). Il avait reçu plusieurs récompenses dont le prix des thèses de la Société en 1913. A l’appui de sa candidature en 1914, il ne présente qu’un travail : « Étude du tétraiodure de carbone », présenté à l’Académie des Sciences et communiqué à la Société de Pharmacie à sa séance du 1er juillet 1914. 

Le 1er juillet 1914, une commission dont le rapporteur est Bourdier propose 8 candidats pour devenir correspondants nationaux de la Société de Pharmacie de Paris : Tout d’abord, Félix-Gabriel Guérin (1852-1917), à Nancy, professeur de toxicologie et d’analyse chimique dont la carrière a été largement décrite dans notre Revue[xx]. Son dossier de candidature n’apporte pas d’élément nouveau. Le second candidat proposé est le pharmacien Auguste Baudot (1868-1933). Historien de la pharmacie, sa biographie est également publiée dans notre Revue[xxi].

Autre candidat proposé en 1914 : M. Pierre Camboulives, à Albi. Il était docteur en pharmacie, ancien Interne des hôpitaux de Paris, ancien préparateur de toxicologie à l’École de Pharmacie de Paris, licencié ès-Sciences, lauréat de l’École de Pharmacie (Prix Laroze) et de la Société de Pharmacie (médaille d’or des thèses). Cette médaille d’or lui a été décernée en raison de son travail sur l’action des vapeurs de tétrachlorure de carbone sur quelques minéraux, sur les anhydrides et les oxydes.

M. Charles-Célestin Courtot (1862- ?), pharmacien à Bordeaux, est également proposé comme membre correspondant national. Il s’agit d’un pharmacien-major de 1ère classe, ancien Interne des hôpitaux de Paris (en 1886), licencié ès-Sciences Physiques, lauréat de la Société de Pharmacie (Prix Vigier). Il avait publié une étude hydrologique de l’Extrême-Sud oranais, plusieurs notes sur l’action de la diphénylamine sur l’organisme et son influence sur la nutrition. Il a étudié l’action de l’iode sur l’alcool, les altérations de la teinture d’iode et indiqué un procédé de conservation de cette préparation ; enfin, il est également l’auteur de plusieurs notes sur la composition de solutions iodotanniques.

Ce résumé du rapporteur Bourdier peut être complété par Balland qui explique que Courtot est né à Rechotte (Haut-Rhin)[3] le 30 novembre 1862[xxii]. Il a participé au Corps expéditionnaire de Madagascar (1895-96) et est devenu pharmacien major de 1ère classe le 22 décembre 1906, au laboratoire du Comité de santé aux Invalides et à Bordeaux. Il avait aussi reçu le prix triennal de pharmacie militaire du ministère de la Guerre et était devenu chevalier de la Légion d’honneur, puis Officier (1916). Balland complète aussi la liste de ses publications : « Les eaux de Bou-Yala, El Ardja et Ben Zireg » (1906) et des « Considérations thérapeutiques sur la teinture d’iode » (1910). Il est « mort pour la France » le 25 novembre 1918 à Casablanca, au Maroc où il était le Pharmacien-chef de l’hôpital. 

M. Henry-Ludovic Pénau (1884-1970) est né à Agen. Ancien Interne des hôpitaux de Paris (1908), il fut à plusieurs reprises lauréat de l’École de Pharmacie, en particulier pour la micrographie et la microbiologie, docteur ès-Sciences naturelles. Le rapporteur indique que Pénau « a apporté une importante contribution à la Cytologie de plusieurs micro-organismes (Endomyces albicans, Bacillus megatherium, et Sporotrichum beurmanni. Il a publié également une note sur la recherche de bacille tuberculeux et, enfin, une méthode de dosage de l’allylsénévol dans les préparations de moutarde. »

On en sait davantage grâce à l’éloge de Pénau fait par C. Vigneron en 1973[xxiii]. En 1911, il prend un premier contact avec l’industrie à Agen. Lorsque éclate la guerre de 1914. Il est mobilisé comme pharmacien-lieutenant, dans des formations de brancardiers. Il est deux fois cité. Il reçoit la Croix de Guerre. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire. Il sera officier du même ordre en 1953. Il continue à écrire plusieurs communications traitant des opérations de stérilisation en campagne, de la cytologie du Bacillus verdunansis, du comportement des hommes traités par le vaccin antityphique. Byla lui demande de construire une usine de produits biologiques et pharmaceutiques, et de l’animer. Henry Pénau en est d’abord l’ingénieur.

Biologiste, il étudie les travaux de Karrer sur le carotène et la vitamine A, de Harington sur la thyroxine, de Jansen sur la vitamine B1, de Windaus sur l’obtention de la vitamine D, de Butenandt et de Girard sur l’isolement des hormones folliculaires et testiculaires, de Warburg sur le ferment jaune. Ces recherches étaient alors toutes nouvelles. Elles le conduisent à l’extraction du carotène, de la folliculine, au fractionnement des stérols de la levure et à l’étude de leur irradiation. Il codifie les normes de l’insuline extractive, des huiles de foie de poisson, des poudres de glande thyroïde et de posthypophyse, des préparations de levure de bière, des ferments officinaux, des diastases, de la pepsine, de la pancréatine, des lipases. De 1921 à 1936, il publie cinquante notes dans les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, dans le Bulletin de la Société de Chimie Biologique, dans le Journal de Pharmacie et de Chimie, dans les Comptes Rendus de la Société de Biologie. En 1936, les Laboratoires Roussel confient à Henry Pénau la direction scientifique de leur département biochimique. Sous son impulsion, l’insuline est purifiée, la vitamine A naturelle est fractionnée, la vitamine D2 pure cristallisée est obtenue par irradiation continue. C’est encore sous la forme cristalline que sont extraits le carotène, divers hétérosides : la digitaline, l’ouabaïne, l’aloïne, l’esculoside, et divers alcaloïdes : la spartéine, la boldine, l’éphédrine, la corynanthine, l’hyoscyamine. En 1942, au cours d’un voyage de prospection en Espagne, Henry Pénau a connaissance des travaux de Chain, Florey et Abraham sur la pénicilline de Fleming. Il entreprend aussitôt les études scientifiques, techniques, industrielles dont la direction lui est confiée par la Société Française de la Pénicilline (SOFRAPEN). Henry Pénau a réalisé les fabrications industrielles de la pénicilline, de la streptomycine, de la framycétine, de l’érythromycine, et a préparé la voie à de nouveaux produits de fermentation.

Il a écrit, avec H. Simonnet et L. Blanchard, deux ouvrages sur l’hypophyse et sur la thyroïde. Il a participé à la Commission des Antibiotiques de l’Institut Pasteur et à la réalisation des monographies publiées dans Thérapie. Dès 1943, il siège à la Commission nationale de la Pharmacopée ; en 1946, à la Commission des Essais thérapeutiques, puis à celles des Produits biologiques et des Méthodes générales d’Essais ; enfin, de 1946 à 1968, il préside la Commission du Recueil des Médicaments nouveaux.

Membre de l’Académie de Pharmacie en 1914 (président en 1947), président de la Société de chimie biologique en 1937, Henry Pénau est élu membre de la section de pharmacie de l’Académie nationale de médecine le 17 décembre 1957.

Toujours dans le même rapport de Bourdier, un autre candidat est proposé et élu en 1914 : Jules, Lucien, Albert, Marie, Augustin Piault de St Dizier. Il est né le 30 juillet 1881 à Osne-le-Val (Haute-Loire). Il était pharmacien de 1ère classe (4 février 1908), docteur en pharmacie, ancien Interne des hôpitaux de Paris (1907), lauréat de la Société de Pharmacie (médaille d’argent des thèses). Cette médaille a été attribué pour son travail sur la stachyose (un oligoside) et sa recherche dans la famille des Labiées.

Pendant la guerre de 1914-18, Jules Piault a travaillé avec d’autres sur l’étude des procédés de javellisation des eaux en campagne. Il était alors pharmacien auxiliaire du laboratoire de bactériologie et chimie de l’armée. Il partait du constat « qu’il suffit que le soldat soumis à une besogne pénible ou fatigante pour que la ration journalière de vin ne suffise plus à combler la déperdition hydrique produite par le travail musculaire…Nous avons vu par nous-mêmes au cours des attaques de la Somme avec quelle avidité nos brancardiers se jetaient sur l’eau qui leur était offerte et qui parfois était puisée au prix de réels dangers. »[xxiv]. Nous n’avons pas sa date de décès.

Autre candidat pour être correspondant national dans le même rapport : M. Ange-Denis Ronchèse (1882-1967) à Nice. Il était docteur en pharmacie, ancien Interne des hôpitaux de Paris (1902), licencié ès-Sciences, ancien préparateur de chimie générale à l’Ecole de pharmacie, lauréat des hôpitaux (médaille d’argent), de l’École de pharmacie (prix Laroze) et de la Société de Pharmacie (médaille d’or des thèses). Une biographie complète lui a été consacrée dans notre Revue[xxv].

Le dernier candidat de ce rapport est M. Louis, Émile, Auguste Verdon à Niort. Il était docteur en pharmacie, ancien Interne des hôpitaux de Paris (1910), lauréat de la Société de Pharmacie (médaille d’or des thèses). Il avait publié une étude sur les pectines de Kalmia latifolia et de Verbascum Thapsus (1912) et différentes notes « qui constituent une contribution importante à l’étude de l’action synthétisante de l’émulsine ». Nous n’avons pas d’autres informations sur ce candidat élu en 1914.

Un autre candidat se présente et est élu en juillet 1914 : c’est René Bernier (1882-1976), futur président de la Société de pharmacie de Paris (en 1939). Il avait déjà présenté sa candidature à plusieurs reprises depuis 1911 et sera finalement élu en 1914. Il était né à Flers, dans l’Orne, le 17 février 1882. Après trois ans de stage en officine dans l’Orne, il démarre ses études de Pharmacie à Paris en 1904. René Bernier fut ensuite licencié ès-Sciences (Sorbonne, 1907), pharmacien de 1ère classe (1908), docteur en pharmacie (1910), ex-Interne des hôpitaux de Paris (1905-1909), et ancien préparateur du Cours de Chimie biologique à l’École supérieure de pharmacie de Paris (1908-1909). Il avait reçu de nombreuses récompenses au cours de ses études dont le premier prix des thèses (médaille d’or) de la Société de Pharmacie en 1910. Lors de sa première candidature en 1911, il avait présenté plusieurs publications scientifiques, comme : 1) Sur la réaction de Cammidge (en 1909 et 1910) ; 2) Sur la présence d’acide glycuronique et certains hydrates de carbone dans l’urine normale (pour sa thèse de doctorat de Pharmacie en 1910) ; 3) Dosage précis de petites quantités d’iodures, seuls ou en présence de différents corps (1911) ; 4) Dosage de petites quantités d’iode dans les liquides de l’organisme (1911), etc.

Lorsqu’il prendra la présidence de la Société de Pharmacie en 1939, c’était au début de la guerre. Il prit alors la parole le 4 octobre 1939 pour condamner fermement le régime nazi : « Nous ne pouvons ni comprendre, ni admettre que la science soit asservie à une théorie raciale, qui est la négation de son universalité et que les valeurs morales et spirituelles soient remplacées dans le Reich par le seul culte de la force et par la loi de la jungle »[xxvi]. René Bernier était également membre de la Société de Chimie biologique (président et membre du Conseil à vie), membre de la Société Française de Thérapeutique et de Pharmacodynamie, (président et membre du Conseil à vie), membre de l’Association des docteurs en pharmacie (président honoraire), de la Société de Pathologie comparée et du Comité National de Biochimie (1965). Il était également membre de la Commission permanente de la Pharmacopée depuis 1945 et de la Pharmacopée européenne en qualité d’expert. Sa compétence était particulièrement appréciée dans le domaine des ligatures chirurgicales. Il était Chevalier de la Légion d’honneur, Officier de l’Ordre national du Mérite, Commandeur des Palmes académiques, Chevalier du Mérite Agricole et Commandeur du Nichan Iftikhar. René Bernier est décédé le 5 juillet 1976 à Neuilly.

En 1919, plusieurs candidats se présentent à la Société de Pharmacie de Paris : le professeur Perrot (1867-1951), le professeur Damiens (1886-1946) et Maurice Bouvet (1885-1964), ce dernier n’étant élu qu’en 1923 et qui deviendra président de la Société en 1951. M. Bouvet a eu une biographie très complète dans notre Revue[xxvii], de même que le doyen Damiens[xxviii] et Emile Perrot[xxix]. Pour ce dernier, cependant, les informations sont parcellaires et méritent d’être complétée.

En 1919 encore, un rapport propose aux suffrages des membres de la Société de Pharmacie de Paris une liste de futurs membres correspondants nationaux ou étrangers. Il s’agit principalement de noms sans beaucoup d’informations associées que nous avons cherché à compléter.

M. Godfrin, pharmacien de Reims, élève du professeur Lajoux de Reims. Il avait publié plusieurs articles dans le Journal de Pharmacie et de Chimie.

M. Désiré Raquet (1880-1951), professeur à l’Université libre de Lille.

M. André Liot (1883-1961), du Mans, docteur en pharmacie, élève du professeur Gascard, de Rouen. Préparateur de chimie et de radiologie à l’Hospice général de Rouen, ex-interne des hôpitaux, lauréat de l’Ecole de Médecine et de Pharmacie et de l’Ecole supérieure des Sciences de cette ville, M. André Liot est un Normand très attaché à sa province[xxx]. L’objet de sa thèse de doctorat en 1912 à Lille portait sur « les apothicaires Dieppois du XVI au XIXe siècle. Dans la Revue d’histoire de pharmacie, Guitard avait indiqué que « son étude, sérieusement établie, est divisée en chapitres courts et clairs. Les trois premiers (Origine de la corporation ; Son fonctionnement ; Défense des intérêts professionnels) constituent proprement le corps de l’ouvrage. Nous y apprenons que l’apothicairerie dieppoise, assez restreinte mais très prospère, vogua dans le sillage de la pharmacie rouennaise, son premier règlement connu (1575), étant très voisin des règlements de la capitale normande ».

Quelques mois après son décès survenu en novembre 1961, René Weite lui rendait hommage dans un document non publié mais accessible à la Faculté de Pharmacie de Paris[xxxi]. En complément des éléments précédents, on y apprend qu’André Liot était né à Evreux le 2 août 1883. Il fut étudiant en pharmacie en 1903 à Rouen. A la fin de ses études, il publie un mémoire d’une cinquantaine de pages, intitulé : « Contribution à l’étude du rapport urologique de l’ammoniaque à l’urée » et le présenta pour son diplôme de pharmacien qu’il obtint le 6 août 1906 à Paris. De retour à Rouen, André Liot fut attaché comme préparateur, jusqu’en 1913, aux laboratoires de radiologie et d’analyses de l’Hospice général de la ville, puis devint le collaborateur du professeur Albert Gascard, pharmacien-chef de l’hôpital. Ayant été nommé Pharmacien des hospices du Mans, Liot quitta Rouen en 1913. Il y rédigea un livre sur les prélèvements en Bactériologie et Chimie biologique à l’usage des pharmaciens et des directeurs de laboratoires.

Quittant en 1920 le poste de Pharmacien des Hospices du Mans, Liot vint à Paris où il remplit pendant 5 ans les fonctions de préparateur au laboratoire de l’Institut Supérieur de Vaccine, placé sous l’autorité de l’Académie de médecine. Il y collabora étroitement avec Albert Goris. Il publia avec lui en 1920 dans les Annales de l’Institut Pasteur plusieurs notes sur la composition chimique et sur l’acido-résistance du bacille tuberculeux, ce qui lui valut le prix Boggio de l’Académie de médecine en 1922. Puis, il entreprit des travaux sur le bacille pyocyanique dont les résultats ont servi de base pour l’obtention de son diplôme supérieur de pharmacie en 1923. Ces recherches lui valurent le prix Gobley, de la Faculté de Pharmacie, le prix Vautrin-George, de l’Académie de médecine (1924) et le prix Longchamp de l’Académie des Sciences (1927).

Goris obtint la nomination d’André Liot comme adjoint au Directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux de Paris. Ils publieront ensemble leur « Traité de pharmacie galénique » en 1939. André Liot quitta la Pharmacie centrale des Hôpitaux le 16 juillet 1950 mais dès novembre 1950, il fut administrateur de la Pharmacie Centrale de France et devint le Président Directeur Général de la société. Il s’occupa également de la dernière édition de l’Officine de Dorvault.

Il reçut diverses décorations : Médaille d’honneur de l’Hygiène Publique (1923), Chevalier de la Légion d’honneur (1938), Chevalier de la Santé Publique (191946), Médaille d’honneur départemental et communale, en vermeil, en 1947, Officier de la Légion d’honneur (1961). Il était membre de la Société d’histoire de la pharmacie depuis 1920.

M. Georges Guillaume, d’Issoudin. Il était docteur en pharmacie, ex-Interne des hôpitaux de Paris (1895), Expert des tribunaux.

M. Albert Schammelhout (1870-1931) (Bruxelles). Aucune information n’est donnée dans le rapport de sa candidature. Mais sa biographie a été publiée lors de son décès en 1931[xxxii]. Il était docteur en sciences chimiques, pharmacien et chimiste, directeur, secrétaire ou président de nombreuses sociétés savantes, membre d’honneur et correspondant de sociétés scientifiques nationales et étrangères. Dès 1896, il créa un laboratoire d’analyses chimiques, microscopiques et bactériologiques et se spécialisa dans les analyses médicales et les essais de médicaments[xxxiii]. En 1919, il créa un premier laboratoire privé de contrôle des médicaments, qui devint en 1921 le laboratoire de la Nationale Codex. Il avait repris la pharmacie de Van Hust en 1902.

Schammelhout avait publié de nombreux articles dans le Journal de Pharmacie de Belgique « dans tous les domaines de la chimie et de la pharmacologie ». Il avait dirigé pendant longtemps le Journal de la Société de Pharmacie de Bruxelles et depuis 1919, il était chargé de la partie scientifique du Journal de Pharmacie de Belgique.  Il avait aussi publié dans le Journal de Pharmacie et de Chimie un article sur « un moyen simple et pratique d’utiliser les points de fusion pour le contrôle des médicaments ». L’œuvre principale de Scammelhout était la Nouvelle Pharmacopée qu’il acheva juste avant sa mort, le 20 janvier 1931. Il faisait partie dès l’origine de la Fédération Internationale Pharmaceutique (FIP).

M. Azadian A. N. Georgiades Bey (1875-1934) (Caire). Inspecteur au Conseil d’hygiène en Égypte, docteur en pharmacie[xxxiv]. On trouve de nombreuses informations sur Georgiadès dans sa notice nécrologique lue en séance de l’Institut d’Égypte, le 5 novembre 1934. Il était décédé quelques mois plus tôt, le 25 juillet 1934 de la typhoïde. Né à Smyrne en 1875, il fit ses premières études au Gymnase grec de la ville puis reçu au Caire sa formation scientifique au Collège de la Sainte-Famille entre 1890 et 1895. Il y reçu le prix d’honneur de la main de Felix Faure, président de la République. Il va ensuite faire des études de pharmacie à la Faculté française de médecine à Beyrouth et obtint son diplôme en 1898, qu’il va compléter par trois années à la Faculté des Sciences de Bordeaux où il obtint la licence ès Sciences.

Rentré en Égypte en 1901, il est d’abord pharmacien d’officine chez son beau-frère, puis entre dans l’Administration Sanitaire avec la position d’inspecteur des pharmacies d’Égypte puis d’Inspecteur en chef (Il publia en 1906 un ouvrage intitulé « La Pharmacie en Égypte »). En 1903, Georgiadès était admis à l’Institut Égyptien, devenu ensuite l’Institut d’Égypte. Il ouvrit ensuite un laboratoire d’analyses chimiques et bactériologique au Caire. Il fut membre de nombreuses sociétés savantes comme la Société royale de médecine et l’Association des Pharmaciens d’Égypte. Il fut honoré du titre de bey en 1921, décoré par le Grèce et nommé Chevalier de la Légion d’honneur en France en 1929.

Ses travaux ont été très nombreux comme ceux sur l’acétone dans les urines, la conservation du lait par l’acide benzoïque, l’étude de l’opium égyptien. Mais la majeure partie de ses publications était consacrée à l’analyse des eaux provenant d’Égypte et des pays voisins.

Toujours en 1919, le 3 novembre, André Aubry (1889-1980) pose sa candidature comme membre résident de la Société de Pharmacie. Il ne sera accepté que plusieurs années après, en 1926 et deviendra président de la Société en 1956. Il était né à Villers-Marmery dans la Marne le 14 avril 1889. Lors de sa demande initiale, André Aubry fourni ses titres et travaux. Il était pharmacien de 1ère classe (Paris, 1912), docteur en pharmacie, licencié ès-Sciences naturelles (1912) et ancien Interne des hôpitaux de Paris (1909). Il avait reçu la médaille d’or de la Société pour le prix des thèses en 1914 pour son travail « Recherches sur la synthèse biochimique de quelques glucosides alpha au moyen de la glucosidase alpha ». Pour appuyer sa candidature, il présente 26 publications qu’il regroupe en 5 chapitres : 1) Recherches sur la synthèse biochimique des alcool-glucosides alpha (qui fut l’objet de sa thèse de doctorat) ; 2) Recherches sur la synthèse biochimique des alcool-glucosides béta ; 3) Synthèse biochimique des D-Galactosides alpha ; 4) Synthèse biochimique de D-Galactosides béta ; 5) Synthèse de nouveaux sucres de la série des hexo-bioses. Il ajoute en 1920 une synthèse biochimique du cellobiose à l’aide de l’insuline, travail publié dans le Journal de Pharmacie et de Chimie cette année-là.

Après la guerre de 1914-1918, André Aubry a été aux Laboratoires Clin Comar & Cie, jusqu’en 1932. Il y occupait la fonction de Directeur du laboratoire de Recherche des usines de Massy. Il fut ensuite Pharmacien assistant aux Etablissements Leclerc puis devient administrateur de la société en 1933. En 1936, il crée le Laboratoire Leclerc qui devint par la suite la société SPECHIR, spécialisée dans la fabrication des ligatures chirurgicales. Il y reste comme gérant jusqu’à sa retraite en 1956.

André Aubry est décédé à Bourg-la-Reine le 12 février 1980.


[1] Emille Boudier, son mentor, avec René Maire, lui dédieront plusieurs champignons, dont un Bolet rouge: Boletus dupainii

[2] La Nationale pharmaceutique, Union générale des Sociétés pharmaceutiques belges a été créée le 14 avril 1907 et reconnue par la loi le 3 août 1910. Elle doit sa création à une réuniondes différents délégués des Sociétés pharmaceutiques de Belgique qui se rencontrèrent afin d’examiner la Pharmacopoea Belgica III et d’émettre éventuellement toutes protestations contre de nouvelles charges vis-à-vis de la profession. La Nationale pharmaceutique est donc une association belge regroupant un grand nombre de cercles pharmaceutiques visant avant tout à défendre les intérêts de la profession. Elle publie aussi à partir de 1919 le Journal de pharmacie de Belgique.

[3] Le Ministère des Armées indique qu’il est né à Autrechêne (Territoire de Belfort)


[i] Journal de Pharmacie et de Chimie, 1910, 1, X

[ii] Journal de Pharmacie et de Chimie, 1910, 2, I

[iii] Collard Édouard. Un grand doyen. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 51ᵉ année, n°178, 1963. pp. 133-135.

[iv] Joseph Khouri par R. Weitz. Annales Pharmaceutiques Françaises, mai 1964, tome XXII,

[v] https://letslookagain.com/2016/06/idris/

[vi] Un des premiers pharmacologues américains. Horacio C Wood (1841-1920) : George B. Roth, in Isis, 1939. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 27ᵉ année, n°105, 1939. p. 39.

[vii] https://en.wikipedia.org/wiki/Henry_Kraemer

[viii] Frédéric Baldy. Bulletin de l’Association Générale des Syndicats Pharmaceutiques de France, 30 novembre 1927, 427-429.

[ix] A.Balland. Les pharmaciens militaires français, Fournier imp. Paris, 1913 : p301.

[x] A.Balland. Les pharmaciens militaires français, Fournier imp. Paris, 1913 : p377-78.

[xi] Index des membres, des associés et des correspondants de l’Académie de médecine, 1820-1990, p. 93. – Notice par Georges Hayem, Bulletin de l’Académie de médecine, 1918, tome 80-n°26, p. 2. – Encyclopédie Treccani, 2003, volume 60.

[xii] Journal de Pharmacie et de Chimie. Notice sur Icilio Guarechi, 1918, p. 96.

[xiii] Le doyen Paul Guérin (1868-1947) par le professeur Mascré, Annales Pharmaceutiques Françaises, tome V, 1947 : 374-379.

[xiv] Henri Leroux. Annales pharmaceutiques Françaises, , V, janvier 1947 :1-2.

[xv] Guitard Eugène-Humbert. Le Professeur Marcel Delépine (1871-1965). In: Revue d’histoire de la pharmacie, 53ᵉ année, n°187, 1965. pp. 435-440.

[xvi] Frogerais André. La Pharmacie Gobley-Vigier. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 104e année, N. 394, 2017. pp. 308-311.

[xvii] Bonnemain Henri. Albert Buisson, pharmacien membre de l’Académie Française. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 69ᵉ année, n°251, 1981. pp. 255-260.

[xviii] Julien Pierre. Maurice Javillier (1875-1955), pharmacien, biochimiste, membre de l’Académie des Sciences : Christophe Clarté, Maurice Javillier, un pharmacien membre de l’Institut, sa vie, son oeuvre. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 80ᵉ année, n°292, 1992. pp. 108-109.

[xix] Émile André. Titres et travaux scientifiques (1 et 2), Paris, imp. Cour d’Appel, 1926 et Paris Imp. A. Sagny, 1933

[xx] Labrude Pierre. Les débuts de la pharmacie hospitalière aux hospices civils de Nancy et les premiers pharmaciens-chefs (1907-1935). In: Revue d’histoire de la pharmacie, 78ᵉ année, n°286, 1990. pp. 335-346.

[xxi] Auguste Baudot. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 21ᵉ année, n°83, 1933. pp. 157-158

[xxii] A.Balland. Les pharmaciens militaires français, Fournier imp. Paris, 1913 : p 285..

[xxiii] Index des membres, des associés et des correspondants de l’Académie de médecine, 1820-1990, p. 163 – Éloge par M. Vigneron le 6 mars 1973, Bulletin de l’Académie nationale de médecine, 1973, tome 157-n°3, p. 196-202

[xxiv] Annales d’hygiène publique et de médecine légale, 4, 27, 1917 : 148-183.

[xxv]Bonnemain Henri. Ange-Denis Ronchèse (1882-1967) et les ampho-vaccins. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 74ᵉ année, n°271, 1986. pp. 305-307.

[xxvi] Première réunion de guerre. Bulletin des Sciences Pharmacologiques, octobre 1939, 41, 10 : 193-194.

[xxvii] Revue d’histoire de la pharmacie, 73ᵉ année, n°267, 1985. Numéro spécial : Centenaire de la naissance de Maurice Bouvet (1885-1964)

[xxviii] Bedel Charles. Eloge de M. le doyen Damiens. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 35ᵉ année, n°117, 1947. pp. 117-121.

[xxix] Bonnemain Bruno. Le professeur Émile Perrot : sept ans de collaboration avec la Quinzaine coloniale (1907-1914) . In: Revue d’histoire de la pharmacie, 95e année, N. 360, 2008. pp. 457-468.

[xxx] André Liot, Les Apothicaires Dieppois du XVIe au XIXe siècle. In: Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 1ᵉ année, n°1, 1913. p. 15.

[xxxi] Eloge de André Liot par René Weitz prononcé à la séance du mercredi 7 mars 1962.. Bibliothèque de la Faculté de Pharmacie de Paris.

[xxxii] Albert Schammelhout. Bulletin des Sciences Pharmacologiques, janvier 1931 : 44-45.

[xxxiii] Albert Schammelhout (1870-1931). Journal de Pharmacie et de Chimie, 1931 :365-366.

[xxxiv] Azadian A. N. Georgiadès Bey. In: Bulletin de l’Institut d’Egypte, tome 17, fascicule 1, 1934. pp. 21-25

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