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Laboratoire M.O. COCHON

Histoire du Laboratoire M. O. COCHON.

L’Eternelle jeunesse de la pommade Cochon*.

 

L’étonnante et véridique histoire de la pommade Cochon commence en 1880. Harcelé par de nombreux cors, un habitant de La Madeleine (Nord), Maurice-Oscar Cochon, se désolait de ne pas trouver de soulagement en dépit des produits (emplâtres  feuille de saule…) que son pharmacien lui vendait. En désespoir de cause, il décida de prendre lui-même en main… le sort de ses pieds, et de préparer personnellement un produit qui le débarrasse des douloureuses excroissances. Or, on venait de synthétiser l’acide salicylique, et on en disait le plus grand bien. Ce qui conduisit Maurice-Oscar à jeter son dévolu sur cette victoire de la chimie naissante. Mais le problème demeurait : comment appliquer le remède, pour qu’il apporte le soulagement espéré ? Pour des raisons hélas non élucidées, Monsieur Cochon, qui n’était pas un scientifique, incorpora de l’acide salicylique à part égale du gras de boeuf, matière première fréquemment utilisée dans le Nord, et conditionna le mélange dans un petit pot de forme ronde, en bois. La formule : pommade à 50% d’acide salicylique était née. Le fameux petit pot qui devait faire sinon le tour du monde, en tout cas la renommée de Maurice-Oscar Cochon et de son onguent. Bientôt la Pommade Cochon fut vendue dans tous les cafés, marchand de tabac de la région, et jusqu’à Lille, et sur le marché de Wazemmes (Nord). Son succès fut considérable. Les pharmaciens, les droguistes, les camelots en réclamaient. Puis elle connut un rayonnement accru, grâce à la vente par correspondance. Et pour la publicité -qu’on appelait encore la « réclame » – la pommade jouissait d’un slogan incomparable : « la mort des cors ».

La responsabilité d’un pharmacien.

Après Maurice-Oscar, son fils Maurice reprit l’affaire, jusqu’à sa mort au cours de la guerre 1914-1918. Puis ce fut le tour de la veuve de ce dernier. Jusqu’en 1975, cette dame Cochon – né Berthelot, et qui constitua de porter son nom de jeune fille – assura elle-même la fabrication. Le procédé était particulièrement artisanal, puisque c’est cette seule personne qui réalisait la pommade, à la main, dans une énorme bassine. Elle conditionnait ensuite le produit dans les célèbres petits pots (qui, tout de même, étaient désormais en plastique). Travaillant ainsi tous les jours, du lundi matin au samedi soir, elle confectionnait 1000 pots par jours, soit 300 000 par an – ce qui était le nombre vendu chaque année. Elle mourut en 1980, mais la pommade lui survécut. Au prix d’une évolution.

Publicité pour Thermogène. Dimanche Illustré, 29 mars 1936

Vers 1950, en effet, le succès de la Pommade Cochon avait attiré l’attention, et les foudres du Conseil de l’Ordre des pharmaciens du Nord. Attaquée pour exercice illégal de la pharmacie, Madame veuve Cochon – pardon, Mademoiselle Berthelot ! – se vit condamnée à une amende. Pour éviter le retour de cette expérience désagréable, elle engagea un « pharmacien-responsable », Monsieur Thery. Notre confrère ne put malheureusement jamais mettre les pieds dans le laboratoire, la propriétaire craignant qu’il ne lui dérobe le « secret » de l’illustre pommade… Et le succès de celle-ci continua, grâce en particulier à la vente par correspondance, et à des conditions telles que par six, ou par douze avec « treize à la douzaine » !

Cette pittoresque et familiale aventure devait cependant prendre fin. Un jour, Mme Veuve Cochon céda la société. La pommade Cochon est aujourd’hui devenue une spécialité (AMM 302 400 1), fabriquée par le Laboratoire M.O. Cochon, une société anonyme dotée de pharmaciens responsables qui travaillent effectivement, et appliquent les bonnes pratiques de fabrication. La préparation est confiée à des machines, qui ont une capacité de production jusqu’à 20 000 pots par jour. En avril 1990, une nouvelle unité de production a vu le jour pour assurer la fabrication sous enceinte fermée. Un dossier d’AMM européenne a été déposé. Le laboratoire lance une campagne de communication et de PLV. Le slogan de la Pommade Cochon était en 1930 : 50 ans d’existence et de succès. A deux chiffres près, et compte tenu de l’évolution, il est toujours valable »

* Article paru dans le Quotidien de Pharmacien, n°1006, mercredi 18 avril 1990. « Informations communiquées par le Laboratoire M.O. Cochon avec le concours du « Quotidien du Pharmacien ». Laboratoires M.O. Cochon S.A., 1 place du Dr-Charcot, 59170 Croix. 

En 2020, la pommade COCHON existe toujours et est commercialisée par le Laboratoire TRADIPHAR, de Lille (France). On peut lire sur le site de Tradiphar :

1880 : Maurice Oscar COCHON, inventeur indépendant à La Madeleine, met au point une pommade contre les cors aux pieds basée sur le principe de l’action kératolytique de l’acide contenu dans la feuille de saule : l’acide salicylique, dont la synthèse vient d’être industrialisée. La pommade M.O. COCHON est née.

1950 : La pommade M.O. COCHON est désormais fabriquée par un établissement pharmaceutique à La Madeleine.

1989 : Manuel DASSONNEVILLE, jeune diplômé de la Faculté de Pharmacie de Lille, reprend le produit, crée le laboratoire pharmaceutique M.O. COCHON et  transfère la fabrication sur un site industriel moderne à Armentières.

1996 : Le laboratoire M.O. COCHON devient : « Laboratoire TRADIPHAR ». Madame Ariel North, à l’époque directrice à la direction de la pharmacie et du médicament place Fontenoy, avait fait remarquer à Manuel Dassoville que le nom de « Laboratoire Cochon, ça ne faisait pas très sérieux » et posait la question « pourriez-vous envisager de changer de nom ? ». Ce qui fut fait en 1996.

1997 : Le laboratoire TRADIPHAR rachète l’usine du Thermogène pour y installer son établissement pharmaceutique. Depuis 1989, M. Dassonville a racheté toute une série d’autres produits anciens : Le Negri, Carbophos, Hepax, Massif Chartreuse, Verrulyse, Nicoprive, Ephydrol, Vanilone, Etc…

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